Energie

Ifremer : Le premier houlomoteur à énergie positive sera un breton

Par Eric Dussotoire , le 31 octobre 2023 - 4 minutes de lecture
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2020 a vu le lancement du projet Dikwe par Ingénova en partenariat avec Ifremer et Geps Techno. Rappelons qu’il s’agit d’une branche recherche et développement de la société de construction du groupe Legendre. Le prototype de son dispositif de production d’énergie houlomotrice à l’échelle 1/15ème a été testé dans un bassin océanique. Par la suite, à Saint-Anne-de-Portzic, une autre expérience à l’échelle 1/4 a été menée tout au long de l’année 2022. Un prototype de digue littorale à énergie positive de 6 mètres de profondeur et de 4,5 mètres de hauteur a été immergé par l’entreprise dans la rivière de Brest. Ces différents essais ont été concluants. Le projet continue donc à se développer. L’entreprise prévoit même d’installer la première digue portuaire à énergie positive dans un port breton l’année suivante. Explications.

Pourquoi la région Bretagne devrait-elle privilégier l’énergie de la houle ?

La force du vent est utilisée dans la technologie de l’énergie houlomotrice pour produire du courant électrique. Elle pourrait augmenter significativement la part des énergies propres dans le futur mix énergétique mondial. Le Conseil mondial de l’énergie estime que cette solution pourrait répondre à 10 % des besoins énergétiques annuels mondiaux. La Bretagne est l’une des régions françaises qui peut bénéficier de ce potentiel important. Son littoral s’étend sur 2730 kilomètres et certaines régions sont soumises à de fortes vagues.

Prototype DIKWE, en rade de Brest (29
Prototype DIKWE sur le rail de Brest (29) Ifremer/Groupe Legendre/Geps Tecno

Quelques projets sont actuellement en cours pour développer des dispositifs de production d’énergie maritime. Des entreprises réalisent des études sur le potentiel d’implantation de parcs à houblon dans des lieux comme Plougrescant, dans les Côtes-d’Armor, et Audierne, dans le Finistère. Dans le cadre du projet Dikwe, la société Ingénova et ses partenaires entament actuellement la construction d’un navire de démonstration à taille réelle alimenté par des énergies renouvelables. Selon les inventeurs de ce dispositif, il sera mis en service en 2024.

Les caractéristiques futures laissent présager une portabilité positive de l’énergie

En 2024, le démonstrateur grandeur nature sera installé dans une zone portuaire du département du Finistère. Ce sera la dernière phase du projet Dikwe, selon Ingénova. Cette future machine de production d’énergie navale mesurera 40 à 50 mètres de long. Sa conception a été influencée par un système houlomoteur avec un panneau oscillant (Flap). Des éléments métalliques ont été ajoutés à son armature en béton, qui pourraient être remplacés par du bois. Son rendement énergétique moyen serait de 40 % par vague.

Ce chiffre a été obtenu à la suite d’une expérience menée à Brest en 2022. Le module d’essai à l’échelle 14 était équipé de capteurs permettant de mesurer le mouvement de l’eau et d’estimer la production d’énergie potentielle. D’autres facteurs ont également été étudiés, notamment la résistance de l’appareil, l’impact potentiel sur l’environnement et le niveau de bruit. Les résultats ont intrigué à tous les niveaux.

Récupérer de l'énergie des vagues.
récupérer l’énergie des vagues. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit image : Shutterstock

La phase de pré-commercialisation

Ce projet a remporté à la fois le Blue Challenge 2020 et le Prix de l’Innovation Port du Futur. L’ADEME, les Régions Bretagne et Pays de la Loire soutiennent cet investissement massif. Ainsi, la société Legendre envisage de créer une joint-venture avec Geps Techno pour gérer et réguler la future chaîne de production d’hydrogène énergie. D’ici 2024, ce démonstrateur à l’échelle 1 permettra de calculer la production annuelle moyenne des sites sélectionnés. Les équipes de recherche auront ainsi le temps d’envisager d’éventuelles avancées techniques. Il est important de souligner que le système dispose d’une armature amovible qui peut être ajustée en fonction des conditions du site (profondeur, vagues, etc.). L’installation de cette technologie d’énergie maritime peut être combinée avec la construction de nouveaux ports, l’extension de ports ou la consolidation de ports, selon Quentin Henry, directeur du projet. Plus d’informations : ifremer.fr

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